Mona LE LUYER,
Former Fyssen 2016 – 2017
Les dents sont de véritables « boîtes noires » renfermant à l’intérieur de leur structure de nombreuses informations biologiques sur la croissance et les paramètres d’histoire de vie. Ces données, retrouvées grâce à différents types d’analyses aux échelles méso- et microstructurelles, contribuent de manière significative à la compréhension de l’évolution humaine. Afin d’identifier les paramètres responsables de la variation dentaire des spécimens fossiles, les dents d’individus actuels sont utilisées pour retracer le rôle joué par les facteurs environnementaux, alimentaires et physiologiques.
La collection Petite Souris regroupe des dents déciduales chutées pendant l’enfance pour des individus actuels dont les liens de parenté et les traits d’histoires de vie sont connus. Cette collection (the Tooth Fairy collection) a été présentée lors de la 18e conférence annuelle de la British Association for Biological Anthropology and Osteoarchaeology (BABAO). Organisée à Canterbury en 2016 par la School of Anthropology and Conservation, les interventions portaient sur des domaines variés : bioarchéologie, primatologie, paléoanthropologie, études dentaires, évolution du comportement humain, reproduction et sexualité humaine, anthropologie forensique, paléopathologie, archéologie paléolithique…
Mona LE LUYER est docteur en Anthropologie biologique de l’Université de Bordeaux (2016). Elle est actuellement post-doctorante de la Fondation Fyssen à la School of Anthropology and Conservation de l’Université du Kent. Ses travaux portent sur l’évolution de l’architecture interne et externe des dents humaines à la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène, période-clé de notre histoire évolutive sociale et culturelle associée à des modifications environnementales majeures et à la transition vers l’agriculture. Son projet post-doctoral, intitulé « Biorythmes de l’émail et trajectoires de croissance dans l’enfance : mise en évidence de liens microtomographiques et histologiques pour la compréhension de l’évolution humaine récente », a pour but de retrouver les facteurs influençant la variation de l’architecture dentaire lors de la croissance, et ce, afin d’évaluer les mécanismes responsables de l’évolution dentaire à la fin de la Préhistoire.
Ancienne boursière de la Fondation Fyssen, Priscilla BAYLE est actuellement Maître de conférences à l’Université de Bordeaux et rattachée au laboratoire PACEA « de la Préhistoire à l’Actuel : Cultures, Environnements, Anthropologie » (Unité Mixte de Recherche 5199 Centre National de la Recherche Scientifique / Université de Bordeaux / Ministère de la Culture et de la Communication). Elle est paléoanthropologue spécialisée dans l’étude de l’évolution de l’Homme à la fin du Pléistocène et dans l’application des méthodes d’imagerie 3D à haute résolution. Ses travaux portent sur les relations phylogénétiques entre les Néandertaliens et les Hommes modernes et sur l’évolution des processus de croissance et de développement, avec comme matériels principaux d’étude les dents fossiles. Elle enseigne à l’Université de Bordeaux, principalement dans le cadre du Master Anthropologie biologique – Préhistoire, et mène des fouilles archéologiques dans le Sud-Ouest de la France (actuellement, dans la grotte Sirogne à Rocamadour dans le Lot).
Publications
. Internal tooth structure and burial practices: insights into the Neolithic necropolis of Gurgy (France, 5100-4000 cal. BC).
. Let the dead speak… comments on Dibble et al.’s reply to « Evidence supporting an intentional burial at La Chapelle-aux-Saints ».
. Structural organization and tooth development in a Homo aff. erectus juvenile mandible from the Early Pleistocene site of Garba IV at Melka Kunture, Ethiopian highlands.